ORGA & MOULA

Récits d'expériences de travail en collectif

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« C'est bientôt la fin de mes longues années d'études. En école d'art et de design, on nous a appris à bosser seul·es, sur des thématiques de recherches qui nous sont propres, à développer une réflexion et une pratique personnelle. L'enseignement y est globalement individualiste. Qu'en est-t-il de travaux collaboratifs ou collectifs à l'école ?

L'individualisme perpétue le mythe du génie, l'idée que chaque étudianx est voué·e à être un « nom » reconnu pour son travail, et participe aussi à installer une sorte de concurrence, qu'elle soit explicite ou implicite. Pour dépasser ce mythe du génie, est-il possible et/ou souhaitable, après l'école, de créer anonymement sous une entité collective ? Est-ce que la singularité de chacun·e peut être préservée en son sein, et comment ?

J'ai parfois tendance à remettre en question la nécessité de notre travail, face à toutes les urgences qui nous entourent. Comment mettre nos compétences au service des luttes ? Des projets aux contenus militants doivent-ils forcément être un « à côté » ? Peut-on être rémunéré·es pour cela ?

Alors après l'école, on fait quoi ? Est-ce que le travail en collectif peut redonner du sens ?

Mais concrètement, comment on fait pour s'organiser collectivement au travail ? Cette recherche, non-exhaustive, tentera d'éclairer toutes ces questions, à travers des entretiens de collectif·ves de graphistes, d’éditeur·ices, d'artistes et de projets d’étudianx, sur des pratiques diverses. Nos discussions ont porté sur les différents types de structures et d'organisations, sur les modes hiérarchiques, les outils et les ressentiments du travail en collectif. On a parlé d'argent aussi, et puis, quelques fois, de comment s'inscrivent des projets militants dans tout ça. Ces questions partent de mon point de vue, d'étudiante en Europe, inexpérimentée du monde professionnel. Ces récits d’expériences ne constituent pas une réponse, mais plutôt une tentative d'imaginer des formes d'utopies au travail, et d’apporter différentes perspectives pour se projeter après l’école d’art. »

Merci aux édtions Burn Août, à Atelier Téméraire, à OSP, à Fossile Futur, à Luuse, à Bye Bye Binary et à mes chèr·es copain·es de classe d'avoir partagé avec moi leurs expériences <3



Projet mené par Anna Le Bec dans le cadre du diplôme de Master de l'atelier de typographie à l'ENSAV La Cambre en juin 2024.